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l’Abbaye Royale de Fontevraud
Située en Maine-et-Loire, l’Abbaye Royale de Fontevraud est classée monument historique depuis 1840, et au patrimoine mondial de l'Unesco depuis 2000.
Un lieu à découvrir.
C’est près de Saumur que Robert d’Arbrissel, un prédicateur itinérant, fonde l’Abbaye Royale de Fontevraud en 1101.
Elle est alors constituée de quatre entités.
façade ouest
L’abbaye est une « fondation bien singulière ». Elle est créée par le moine itinérant Robert d’Arbrissel.
Très rapidement, il prend une décision révolutionnaire pour l’époque : hommes et femmes seront gouvernés par une abbesse.
Pendant sept siècles, l’abbaye accueille de nombreuses nobles de sang royal.
Mais la Révolution chasse tous les moines et les moniales en 1792. Napoléon transforme alors Fontevraud en l’une des plus dures prisons de France, rôle qu’elle conservera jusqu’en 1963.
Fondée en 1101 aux confins de l’Anjou, de la Touraine et du Poitou, Fontevraud doit sa puissance aux Planta genêt et à ses liens étroits avec Aliénor d’Aquitaine.
Reine de France puis d’Angleterre, elle y passe notamment ses dernières années.
Son gisant trône au cœur de l’abbatiale aux côtés de ceux d’Henri II Planta genêt et de Richard Cœur de Lion.
L’église
L'ensemble monastique se compose aujourd'hui des deux monastères encore subsistants sur les quatre d'origine.
Le plus important est le monastère du Grand Moutier, ouvert au public, qui héberge l'église abbatiale, la cuisine romane et la chapelle Saint-Benoît du XIIe siècle, ainsi que le cloître, les bâtiments conventuels, dont la salle capitulaire, et les infirmeries du XVIe siècle.
Certains des bâtiments hébergent aujourd'hui des salles de séminaire.
Le prieuré Saint-Lazare, Prieurés de l’Ordre de Fontevraud Saint Lazare dont l'église date du XIIe siècle, a été transformé en résidence hôtelière.
Vue intérieure de la nef.
Le transept de l'abbatiale, couvert d'une voûte en berceau brisé, est très saillant.
La croisée du transept est surmontée d'une coupole, bien moins imposante que celles de la nef, dont les pendentifs retombent sur des colonnes engagées. La hauteur sous la croisée atteint vingt-trois mètres.
Les deux bras du transept s'ouvrent chacun sur une chapelle orientée.
On compte jusqu'à huit ouvertures sur le bras nord, tandis que les aménagements plus tardifs du Grand-Moûtier ont obstrué les ouvertures du bras sud.
La nef est constituée de quatre coupoles d'un diamètre de dix mètres chacune, délimitant les quatre travées de la nef.
C'est un emprunt architectural à l'Aquitaine, qui se retrouve par exemple dans la cathédrale de Périgueux.
Elle fut décoré par le sculpteur Gervais I Delabarre qui y réalisa en 1655 le tombeau de Robert d'Arbrissel, puis le sculpteur Pierre Biardeau (1608-1671) lui succéda dans cette entreprise.
La nécropole des premiers rois Plantagenêts
La transformation de l'abbaye en nécropole dynastique des Plantagenêts participe grandement à son développement. Henri II, marié à Aliénor en 1152, y fait sa première visite le 21 mai 1154.
Le couple confie à l'abbaye ses deux plus jeunes enfants : Jeanne, née en 1165, et Jean, futur roi d'Angleterre.
Ce dernier quitte l'abbaye après cinq ans, tandis que Jeanne ne la quitte qu'en 1176, pour son mariage.
En 1180, Henri II finance la construction de l'église paroissiale de Fontevraud, l'église Saint-Michel, construite près de l'abbaye.
En 1189, épuisé moralement et physiquement par la guerre que lui mènent ses fils et le roi de France, Henri II meurt à Chinon.
Aucune disposition n'avait été prise pour préparer les funérailles. Bien que l'ancien roi ait pu parler d'être enterré à Grandmont, dans le Limousin, il est difficile de transporter le corps en plein été et personne ne souhaite prendre le temps du voyage.
Fontevraud est alors choisie par commodité, afin de parer au plus pressé.
Richard Cœur de Lion meurt le 6 avril 1199, à Châlus-Chabrol. Sur le choix de sa mère Aliénor, la dépouille dont le cœur et les entrailles ont été prélevées, est conduite à Fontevraud et enterrée le 11 avril aux côtés de son père.
En revanche, son cœur est enterré dans la cathédrale Notre-Dame de Rouen et ses entrailles vraisemblablement dans la chapelle aujourd'hui ruinée du château de Chalus-Chabrol. Jean Favier émet l'idée qu'avec ce choix, Aliénor souhaite créer une nécropole dynastique, sur les terres ancestrales de la famille Plantagenêt, mais également à la frontière avec le Poitou, et l'Aquitaine, sa terre natale.
Jeanne, affectée par la mort de son frère, se rend à Rouen auprès de son frère cadet, Jean.
Enceinte et affaiblie, elle finit par se retirer à Fontevraud et y meurt le 4 septembre 1199 en donnant naissance à un enfant, Richard, qui vivra juste assez pour être baptisé.
En 1200, de retour de Castille, Aliénor décide, à plus de 80 ans, de se retirer de manière quasiment définitive à Fontevraud.
Elle meurt quatre ans plus tard, le 1er avril 1204 à Poitiers, et est enterrée aux côtés de son mari, de son fils Richard et de sa fille Jeanne.
Après la mort d'Aliénor, ses fils et petit-fils continuent de considérer l'abbaye comme une nécropole familiale.
En 1250, Raymond, comte de Toulouse et fils de Jeanne, est enterré à sa demande auprès de sa mère.
En 1254, Henri III, fils de Jean, organise le transfert de la dépouille de sa mère Isabelle d'Angoulême, alors enterrée en Angoumois à l'abbaye Notre-Dame de La Couronne, jusqu'à Fontevraud.
Son cœur y est déposé à sa mort.
Au premier plan, Isabelle d'Angoulême et Richard Cœur de Lion, au second plan, Aliénor d'Aquitaine et Henri II.
Tout comme son père, Richard Cœur de Lion porte les insignes de la royauté.
Également couronnée, Aliénor d’Aquitaine tient un livre de prières ouvert dans ses mains.
roi d’Angleterre Henri II devant celui de sa femme Aliénor d’Aquitaine. Il porte les attributs lié à son statut une couronne, un sceptre, une épée et des gants.
Le gisant d’Isabelle d’Angoulême, épouse de Jean sans Terre (Second fils d’Aliénor d’Aquitaine à être monté sur le trône d’Angleterre)
Le cloître de l'abbaye.
Le premier cloître est construit au début du XIIe siècle. Il est reconstruit au XVIe siècle, d'abord par la galerie sud en 1519 qui se voit couverte d'une voûte d'ogives, de faible hauteur.
Les nervures des voûtes retombent toutes sur des culs-de-lampe historiés. L'extérieur de la galerie sud montre une évolution de style : entre les épais contreforts s'ouvrent des arcs géminées en plein cintre, séparés de pilastres et ornés d'un décor plus classique.
Les autres galeries sont reconstruites dès 1548.
Elles sont également voûtées en ogives, dont les nervures retombent sur des colonnes semi-engagées ou des culs-de-lampe de style classique.
Ces trois galeries se composent d'ouvertures en arc en plein cintre dont les piliers sont ornés de pilastres classiques.
Entre deux arcs, vers l'intérieur de la cour, ont été érigées des colonnes jumelés d'ordre ionique surmontées d'un entablement soutenant soit une couverture en ardoises soit les étages supérieurs. Le mur séparant le cloître de l'abbatiale est orné d'une suite d'arcades à caissons non décorés.
Vue intérieure du cloître. À gauche, la galerie sud (1519), à droite, la galerie est, la plus récente (vers 1548).
La salle capitulaire Portail d'entrée.
La salle capitulaire actuelle de Fontevraud a été érigée sous l'abbatiat de Louise de Bourbon, entre 1534 et 1575 à partir de 1541. Elle est constituée d'une voûte d'ogives à six travées retombant sur des culots ainsi que sur deux colonnes, courtes et fines.
Elle s'ouvre par un portail richement orné ainsi que par deux baies géminées de part et d'autre de celui-ci.
La salle capitulaire, ou salle du chapitre, est la salle où la communauté religieuse se réunit quotidiennement.
Au matin, on y discute de l'actualité de l'abbaye : admission au noviciat, élection, réception de personnalité, lecture des annonces ou proclamations de l'évêque ou du pape.
En soirée, on y lit un chapitre de la règle ainsi que des textes édifiants.
C'est le lieu le plus important concernant l'organisation de la vie monastique.
La Mise au Tombeau.
Le baiser de Judas.
La Crucifixion. À gauche, Louise de Bourbon, à droite, Renée de Bourbon.
La Descente de Croix.
Lavement des pieds.
La Dormition de la Vierge avec le portrait de l'abbesse Marie-Madeleine-Gabrielle de Rochechouart de Mortemart, cousine de Louis XIV.
L'Ascension.
cuisine romane
Le bâtiment a été construit entre 1160 et 1170, à l'angle sud-ouest du cloître, dans la continuation du réfectoire.
Détail de la couverture en écaille.
L'entré
intérieur des cuisines romanes
La cuisine contient huit absidioles, dont cinq sont encore conservées.
Elle se fonde sur un carré s'élevant de chaque côté en arc légèrement brisé, complété par un octogone dont chaque angle est constitué d'une colonne engagée.
Chaque côté de l'octogone accueille une absidiole, chacune ouverte de trois petites baies et hébergeant une hotte. Grâce à un système de trompes, le carré d'arc brisé soutient la cheminée centrale.
Le fumoir
La destination exacte de la cuisine fait débat. Eugène Viollet-le-Duc propose, dans son Dictionnaire raisonné de l’architecture française, une théorie sur l'évacuation de la fumée par les différentes cheminées, partant du principe que chaque absidiole était utilisée comme foyer.
L'historien de l'art Michel Melot propose comme hypothèse l'utilisation du bâtiment comme fumoir.
Vue de l'intérieur des cuisines romanes de l'abbaye royale.
Vue de l'élévation intérieure.
chapelle Sainte-Catherine.
Il existe une classe de monuments funéraires dont on ne s'occupe que depuis un petit nombre d'années, et qui ne sont pas moins intéressants, au point de vue architectural, que sous le rapport de l'histoire des mœurs et coutumes au moyen âge : ce sont ceux auxquels on donne le nom de lanternes des morts, colonnes creuses ou fanaux de cimetières.
La lanterne des morts (1225
sur la chapelle Sainte-Catherine.
Les colonnes de cimetières, toutes creuses et percées de baies à leur partie supérieure, étaient destinées à contenir une sorte de fanal qu'on allumait, soit chaque soir, soit seulement en certaines circonstances.
L'existence de ces fanaux ne saurait être contestée, car plusieurs documents l'établissent formellement.
Parti château
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